Histoire

I. Période sarrasine et reconquête

  • Invasion et occupation sarrasine (719–759)
    La région est d’abord envahie et occupée par les Sarrasins de 719 à 759.

  • Reconquête et libération de la Provence (972–983)
    Guillaume 1er de Provence, dit « le Libérateur » et comte de Provence dès 972, anéantit les Sarrasins en 983, libérant ainsi la Provence.

II. Propriété d’origine et donation à l’abbaye Saint-Victor

  • Propriété de Pons III « le jeune » (Juvenis)
    Pons III d’Arles, seigneur des Baux, de Trinquetaille et de Berre (938–1028), est propriétaire des terres d’Artigues.
  • Transmission et donation
    Les terres sont léguées à son fils Geoffroy de Fos, Seigneur de Rians (circa 972–1059), et à son épouse Scocie (née Scocie de Riez, circa 960–circa 1060). En 994, ils font don de ces terres à l’abbaye Saint-Victor de Marseille. Cette donation intervient alors que l’abbaye, sortant d’une période d’abandon, entre dans son âge d’or sous la direction de l’évêque Honorât.

III. Premières attestations et abandon

  • Attestations documentaires

    • Une charte mentionne le « Castrum Artyga » dès 1032.

    • L’église du castrum est attestée dès 1093.

  • Abandon
    Vers 1348, lors de la peste noire qui décime au moins 40 % de la population de la vallée, les terres et le castrum semblent être abandonnés.

IV. La maison Gautier et ses premières distinctions

  • Origines et prestige
    La maison Gautier, seigneurs de Gardanne, de Mazauges (Mazaugues), des Siéyes, de Valabres et de Saint-Pierre, se distingue par ses faits d’armes, ses belles lettres et sa jurisprudence dans les hautes charges de la magistrature.

  • 1372
    Jean Gautier (dit Gautier de Valabres) est reçu chevalier sous Louis 1er d’Anjou, comte de Provence (1339–1384).

  • 1391
    Au mois de mai, le cortège funèbre convoyant les restes de Saint-Honorat traverse les terres d’Artigues, en provenance d’Arles et en direction des îles de Lerins (où les reliques seront déposées le 20 janvier 1392), via Saint-Martin de Pallières.

  • Jean Gautier capitaine
    Capitaine de 100 hommes d’armes sous Louis II, comte de Provence (1387–1417) et fils de Marie de Blois, il est anobli. Ce dernier envoie un cartel à Charles de Duras, élevé seigneur de Saint-Pierre (Rians) et de Valabre par Louis II. En récompense de sa diligence, Charles de Duras le fait chevalier de « l’ordre de l’éperon » (Ordre napolitain) et l’intègre parmi les nobles de Provence.
    (NB : les dates correspondent au règne de Louis 1er.)

V. Déclin de l’abbaye Saint-Victor et transformation du domaine

  • Autour de 1430
    Le déclin financier de l’abbaye Saint-Victor conduit à la cession de nombreuses terres.

  • XVᵉ siècle
    Le château de Rians est détruit ou abandonné (selon Fabry).

  • 1439 – Achat des terres d’Artigues
    Vital de Cabannes (ou de Cabannis), juriste émérite et professeur auprès de l’université de droit et de théologie d’Aix (fondée en 1409 par Louis II avec la bénédiction du pape Alexandre V), achète pour 500 florins au roi René (fils de Louis II) la terre d’Artigues pour le compte de Jean Gautier de Rians, qui s’y établit.

  • La Bastide de Saint-Pierre
    D’après les archives de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques de Rians, la « Bastide de Saint-Pierre » fut le premier nom donné au château d’Artigues. Cette bastide, à la fois grosse demeure et hameau fortifié (selon la terminologie provençale de l’époque), sera transformée par la famille Gautier en une demeure plus vaste.

VI. Union de la Provence au royaume de France et débuts institutionnels

  • 1482
    Avec la disparition du roi René en 1480, la Provence s’unit perpétuellement au royaume de France sous Louis XI.

  • Vers 1500
    Jacques Gautier de Rians succède à son père Jean et reçoit pour fief le château Saint-Pierre.

  • 1501
    Mise en place du Parlement d’Aix-en-Provence.

VII. L’essor de la lignée des Gautier d’Artigues

  • Suffren Gautier (né à Rians en 1520)
    Après avoir porté les armes avec distinction, il se retire du service et conserve le titre de « Suffren Gautier de Rians, seigneur de Saint-Pierre ».

    • Le 16 mars 1540, il épouse Anne de Flotte de Roquevaire, issue de la famille des seigneurs de Roquevaire.

    • De cette union naissent deux fils :

      • Honoré Gautier d’Artigues

      • Pierre de Gautier de Rians (branche d’Aubagne, qui perpétuera le nom Gautier de Rians en y ajoutant la particule « de Senez »). Ce dernier s’établit à Roquevaire et, par contrat passé le 26 avril 1596, épouse Valentine Olivier. Leurs enfants incluent notamment Nicolas Gautier et Joseph Gautier, prieur de La Valette et vicaire général de trois archevêques d’Aix, reconnu pour son mérite.

  • 1550 – Naissance d’Honoré Gautier d’Artigues
    À Rians, naît Honoré Gautier d’Artigues, seigneur de Saint-Pierre et d’Artigues, premier de la lignée à s’établir à Aix et à Artigues.

    • Il devient le premier membre de la famille à occuper un office au Parlement d’Aix, exerçant d’abord comme avocat général (pendant l’interdiction de la cour et la période de la ligue) avant d’être reçu conseiller en 1593.

    • Par son mariage avec Louise de Désidéry, d’autres descendants seront issus, parmi lesquels :

      • Antoine Gautier d’Artigues

      • Honoré Gautier, prieur de Roquefeuil, homme d’esprit et de savoir

      • Françoise Gautier, qui épouse Gaspard de Boniface-Laidet, seigneur de Fonbeton.

  • Modernisation du château vers 1570
    Il est fort probable qu’Honoré opte pour la modernisation du château, visible notamment à travers l’installation de l’escalier principal et la création des fenêtres à croisées. (D’après Viollet-le-Duc, « Les meneaux et les traverses persistent dans les fenêtres de l’architecture civile française jusqu’au commencement du XVIIe siècle »).

VIII. Description architecturale du Château d’Artigues

Le château est édifié selon un plan en U, reposant sur la demeure initiale dont les limites sont définies par des murs d’enceinte.

  • Disposition générale

    • Une basse-cour située au sud précède une cour d’honneur, formant une esplanade rectangulaire bordée par trois corps de bâtiments, et fermée au sud par un mur d’enceinte.

  • Corps principal
    Distribué sur trois niveaux :

    • Rez-de-chaussée : Pièces de réception.

    • Premier étage : Habitation principale desservie par une large cage d’escalier agrémentée d’une rampe à balustres carrées (inspiration pour le plan de l’hôtel de Châteaurenard à Aix en Provence, 1650).

    • Deuxième étage (sous les toits) : Chambres des enfants et du personnel domestique, situées au nord, avec une façade sud percée de fenêtres à croisées qui assurent lumière et chaleur. Une poivrière, dotée d’un petit escalier en bois, est ajoutée à l’angle sud-ouest pour relier la chambre de madame aux chambres d’enfants et de service.

  • Ailes du château

    • Aile Est (service) :

      • Rez-de-chaussée : Salle commune, cuisines, fenil.

      • À l’étage : Logements des domestiques, fenil et grenier.

    • Aile Ouest :

      • Rez-de-chaussée : Écuries, étables et fenil.

      • À l’étage : Fenils et logements des domestiques.

      • Les murs extérieurs ouest comportent quelques meurtrières de ventilation.

    • Connexion des ailes :
      Les ailes Est et Ouest, chacune dotée d’une tour au sud, sont reliées par un mur d’enceinte central qui abrite la porte d’accès à la cour d’honneur.
      Aux angles nord-ouest et nord-est se dressent deux tours carrées (la tour nord-est sera ultérieurement intégrée dans le corps principal).

  • Autres annexes
    Le domaine comprend également :

    • Une chapelle dédiée à Saint-Pierre

    • Un pigeonnier

    • Une aire de battage

    • Divers bâtiments agricoles

    • Une source alimente le château, le surplus se déversant en contrebas de l’enceinte ouest dans le lavoir communal.

IX. Période de troubles et réaménagements (1550–1600)

  • Fondation de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques à Rians (1550)
    La fondation mentionne Honoré Gautier de Rians et d’Artigues. Honoré, né en 1550, est le premier garçon de la lignée, suivi par Pierre.

  • Début des guerres de religion (1562)
    Le château d’Artigues, fidèle au roi de France, n’est pas inquiété lors de la « Bataille d’Esparron » (15–16 avril 1591).

  • Nouvelle période de peste (1580)
    Une épidémie, s’étalant sur une dizaine d’années, touche Rians dès 1580 ; les maisons infestées sont brûlées.

  • Déplacement du Parlement (1590)
    Les conseillers fidèles au roi sont invités à siéger à Pertuis, le Parlement d’Aix y étant temporairement déplacé. Honoré Gautier d’Artigues, nommé conseiller en 1593, siègera alors à Pertuis.

  • Antoine Gautier de Gardane (1595–1669)
    Né le 13 février 1595 à Saint-Sauveur (Aix), il est seigneur de Saint-Pierre, d’Artigues, de Mimét et de Gardanne. Nommé le 27 octobre 1615 conseiller d’État du Roi au Parlement d’Aix-en-Provence et doyen des conseillers à sa mort, il crée l’actuel domaine de Valabre (1632–1663).
    Marié à Lucrèce de Perrier de Clumans, de cette union naissent trois fils :

    • Julien de Gautier de Gardanne (né le 18 novembre 1620, marié à Catherine Chaix, décédé sans postérité le 24 juin 1668).

    • Jean-Baptiste de Gautier d’Artigues (1630–1688), branche d’Artigues.

    • Jean-Augustin de Gautier de Valabre (né en 1635, décédé le 30 juin 1709 à 74 ans à Aix, conseiller à la Cour des Comptes, aides et finances), marié à Lucrèce d’Espanet, mère d’Antoine Gautier de Valabre (né en 1662).

  • Fin des guerres de religion (1598)

  • Séparation d’Artigues et de Rians (vers 1600)
    Artigues se sépare de Rians. En 1607, Honoré Gautier reçoit, au titre d’arrière-fief, les possessions d’André d’Oraison, « baron de Rians et d’Artigues » (André d’Oraison, 1545–1607, marquis d’Oraison, seigneur de Boulbon et de Soleilhas, Baron de Rians par héritage de Nicolas de Bolier, Baron de Rians et Seigneur de Cental), avec l’autorisation d’« augmenter son bien ». Ce transfert renforce sa position et expliquerait la réaction d’hostilité des Peiresc-Fabri, aboutissant à la séparation définitive entre Artigues et Rians.

X. La branche Gautier de la Môle et de Valabre (1630–1749)

  • Naissance de Jean-Baptiste Gautier de la Môle (1630)
    Le 17 septembre 1630, naît Jean-Baptiste Gautier de la Môle, seigneur d’Artigues et de Saint-Pierre, écuyer, seigneur de la Morée et de Gardanne.

    • Il devient substitut du procureur au Parlement d’Aix en 1653, puis avocat général le 29 novembre 1655.

    • Le 29 avril 1661, il épouse en l’église Sainte-Madeleine d’Aix Claudine de Boniface de la Môle (1635–1665), fille de Jacques de Boniface de la Môle et de Françoise de Glandeves du Cannet. Ce mariage lui donne deux jumelles, Gabrielle et Isabeau (1661).

    • Il contracte un second mariage le 27 avril 1666 avec Diane Sybille de Rascas du Cannet (née en 1646 à Marseille, décédée en 1699), union sans postérité.

    • Il acquiert par ailleurs le Pavillon de Vendôme à Aix.

    • Le 9 août 1684, Jean-Baptiste se réfère au testament d’Honoré Gautier, prieur de Roquefeuil (fils de messire Suffren Gautier et de Melchionne Degal, « Dr en sainte théologie »), décédé le 21 juin 1686. Par ce testament, Honoré Gautier fut le principal donateur de l’Hôtel-Dieu.

    • Jean-Baptiste Gautier de la Môle décède en 1688 au couvent des dominicains d’Aix, à l’âge de 58 ans.

  • Antoine II Gautier de Valabre
    Né à Aix le 11 avril 1662, neveu de Jean-Baptiste (fils de Jean-Augustin de Gautier de Valabre), il reçoit l’office de son père en 1686 et devient héritier des terres et titres de Saint-Pierre et d’Artigues dès 1688.

    • Intronisé conseiller au Parlement le 8 octobre 1689, il épouse Anne de Ricard (née en 1670).

    • Leur descendance comprend :

      • Jean-Baptiste Augustin Gautier de Valabre, né le 10 mars 1699 à Aix, décédé à Artigues le 23 mai 1765 à 66 ans.

      • Joseph Paul Gautier de Valabres, chevalier de Malte, commandeur de Cavalet, lieutenant général du Grand Prieur de Saint-Gilles (son oncle, Joseph Gautier de Valabre, fut reçu chevalier en 1642 dans l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem).

      • Ignace Gautier de Valabre, également chevalier de l’Ordre de Malte et commandeur d’un des vaisseaux de l’Ordre.

      • D’autres membres sont cités :

        • Une fille, Marie Marthe Gautier de Valabre, née à Aix en 1700, décédée à 86 ans le 3 février 1786, veuve de François de Barrigue (seigneur de Fontanieu et conseiller au Parlement), qui se remarie ensuite avec Charles Probace de Guerin, seigneur de Fuveau, conseiller auprès de la Cour des Comptes.

        • Marguerite Marquise Gautier de Valabre, née à Artigues le 12 septembre 1709, qui devient religieuse aux Ursulines d’Aix.

        • D’autres descendantes religieuses sont mentionnées (notées « N… de Gautier, religieuse aux Ursulines d’Aix »).

    • Antoine II habite régulièrement en son château d’Artigues et décède dans sa 82ᵉ année le 30 décembre 1744 au couvent des dominicains d’Aix.

    • Le 10 mars 1699 à Aix, à la sortie d’un hiver rigoureux, naît Jean-Baptiste Augustin Gautier de Valabre (branche de Gardanne–Valabre), sieur de Saint-Pierre et d’Artigues, conseiller à la Cour des Comptes (aides et finances de Provence) et dès 1727 conseiller au Parlement de Provence. Il obtient plus tard le statut de conseiller honoraire avec dispense de service.

      • Marié à la noble Marguerite Victoire Jeanne Reine Le Camus de Peypin, leur union donne :

        • Casimir-Antoine Gautier de Valabres (qui deviendra l’héritier d’Antoine II et portera ensuite le nom d’Antoine d’Artigues).

        • Jeanne de Gautier de Valabres (née en 1720, mariée à Gaspard de Boniface).

        • Marie-Marthe de Gautier de Valabre (née en 1740, mariée en 1769 à Jacques Ambroise d’Augustine de Septème).

        • D’autres descendantes, dont une religieuse aux Ursulines d’Aix.

  • Période de peste à Marseille (1720–1722)
    Une épidémie affecte Marseille pendant cette période.

  • Cadastre de 1733
    Le cadastre mentionne le château Saint-Pierre situé au Grand Hubac d’Artigues.

  • Acquisition des terres d’Artigues (25 février 1736)
    Jean-Baptiste Augustin Gautier de Valabre acquiert les terres d’Artigues ainsi que l’ensemble des droits, biens, juridictions (haute, moyenne, basse et censive) détenus par les Simiane (marquis de Simiane, Rians et d’Esparron) auprès de Claude Léon François de Simiane de Lacépède, moyennant 16 000 livres.

    • L’acte est établi devant M. Penat, notaire à Rians, puis confirmé par un second acte pour un capital à rente devant M. Jean Notaire à Aix le 28 février de la même année.

    • Monsieur le Comte de Valbelle souhaitait conserver les terres dont il avait la propriété.

    • Antoine II décède à Artigues le 23 mai 1765 à 66 ans.

  • L’église paroissiale actuelle (1742)
    Dédiée à sainte Foy, elle résulte de l’agrandissement – à la demande de l’évêque – de la chapelle seigneuriale dédiée à Saint-Pierre.

  • Coseigneurie d’Artigues (1774)
    La particularité méridionale de la coseigneurie fait que, en 1774, Artigues est encore divisée entre Gautier d’Artigues de la Môle et de Valbelle.

  • Casimir-Antoine Gautier de la Môle (1749 et après)
    Né en 1749, il est seigneur de Saint-Pierre et d’Artigues et occupe le grade de sous-aide major au régiment d’infanterie de La Marche (régiment créé en 1684 et dissous en 1762 – ce grade équivalant à celui de lieutenant permettait aux officiers sans fortune d’éviter l’achat d’une compagnie).

  • Les États Généraux (1787)
    En 1787, Casimir-Antoine siège aux États Généraux, partageant ses résidences entre Artigues et le Cours (Mirabeau) à Aix, d’après le « Contrôle des logements de noseigneurs des états de la province de Provence » du 31 décembre 1787.

  • Révolution et ses conséquences (1790–1805)

    • En 1790, le Parlement d’Aix-en-Provence est dissous.

    • Pendant la Révolution, Casimir-Antoine Gautier de la Môle parvient à s’échapper avec l’aide d’un fidèle serviteur et se fait appeler Antoine-Casimir Lamollé.

      • À cette époque, les tours sud, le portail et les armoiries sont démantelés conformément aux exigences du comité révolutionnaire, alors que Casimir-Antoine subit une lourde taxation.

    • Le 13 octobre 1805, à 56 ans, il assiste au mariage de sa cousine Louise Justine « Félicité » Gautier à Marseille (J-B François Roux, négociant à Marseille, et Jean-Antoine Stalla Armateur seront associés à partir de 1816).

    • Il finit ses jours paisiblement dans son château d’Artigues, et sa nièce, Mme Denans (née Provens), hérite de tous ses biens.

    • La datation des arbres (chênes et marronniers) situe la création du parc d’agrément entre la fin du XVIIIᵉ et le début du XIXᵉ siècle.

XI. Le XIXᵉ siècle et les réaménagements romantiques

  • 1810
    Marie Élisabeth Provens épouse à Artigues Louis César Auguste Denans.

    • À cette époque, des réaménagements « romantiques » sont réalisés : la tour carrée nord-ouest se voit dotée de créneaux en briques, d’une nouvelle porte et d’un œil de bœuf (marquée « DB1837 ») remplaçant l’ancienne poterne.

  • Marguerite Gautier de Rians de Senez
    Issue de la branche d’Aubagne (descendante de Suffren Gautier), elle vit de 1825 à 1905 et représente cinq générations d’aïeules, cousine de Casimir-Antoine.

  • Descriptif du château par Octave Teissier (entre 1862 et 1888)
    Octave Teissier, historien archiviste polygraphe, décrit ainsi le Château d’Artigues :

    « Monsieur Denans d’Artigues, propriétaire actuel du château, a eu le bon goût de ne point laisser dépérir les souvenirs de famille des anciens seigneurs. Aussi est-on agréablement surpris, après avoir parcouru vingt kilomètres dans les montagnes à travers des bois sans fin, de trouver dans cet antique manoir, délabré en apparence, non seulement toutes les ressources et le confort de notre époque, mais encore ces belles salles aux tentures de soie, ces œuvres d’art et ces tableaux de prix, témoignages du grand luxe du siècle passé. Parmi les charmantes pièces collectionnées par les messieurs de la Môle, nous citerons deux petites toiles non signées, semblant appartenir aux meilleurs maîtres flamands et représentant des scènes d’intérieur d’un détail admirable. On ne peut s’empêcher de les admirer, aperçues derrière les grandes fenêtres ouvertes sur le parc. La galerie des portraits mérite également d’être visitée : les messieurs de Gautier de Valabres et de la Môle y occupent une place de choix, aux côtés de Louis XIV, de Marie-Thérèse, et de deux superbes dames évoquant Maintenon et Montespan. La majesté et la beauté de la reine contrastent avec l’éclat frais et souriant de l’une des dames, apportant un éclat particulier à cette réunion solennelle de magistrats, de chevaliers de Malte, d’abbesses et de moines. La magistrature est omniprésente dans cette galerie. Il convient d’évoquer en premier lieu messire Honoré de Gautier, seigneur de Saint-Pierre, l’un des jurisconsultes les plus distingués du XVIᵉ siècle, qui remplit les fonctions d’avocat général au Parlement d’Aix pendant les troubles de la ligue, avant d’être reçu conseiller en 1593. Son fils, Antoine de Gautier, seigneur de Mimet, de Gardanne et de Saint-Pierre, fut nommé conseiller en 1615, et ses trois fils – Julien (seigneur de Gardanne, reçu conseiller en 1615), Jean-Baptiste (seigneur de la Môle, nommé avocat général en 1655) et Jean-Augustin (seigneur de Valabre, reçu conseiller à la Cour des Comptes en 1669) – perpétuèrent cette tradition. Le fils du conseiller à la Cour des Comptes, messire Antoine de Gautier, seigneur de Valabre, fut nommé conseiller au Parlement en 1689, et son fils, Jean-Baptiste-Augustin de Gautier, seigneur de la Môle, d’Artigues et de Saint-Pierre, reçut en 1727 le titre de conseiller. Les armes des seigneurs d’Artigues et de la Môle se présentent ainsi : d’azur à deux éperons enlacés ornés de molettes d’or, avec au chef d’argent chargé de trois étoiles de gueules. »

  • 1883
    Hippolyte Jean-Baptiste Denans-d’Artigues est nommé maire d’Artigues.

XII. Du début du XXᵉ siècle aux rénovations modernes

  • 1900 – Travaux de modernisation
    Georges de Sinety (châtelain d’Esparron, 1851–1930), premier propriétaire sans lien familial avec les Gautier, entreprend d’importants travaux :

    • Le corps principal se voit doté du confort moderne de l’époque (pièce dédiée aux repas avec office et vue sur la plaine à l’ouest, cuisine aménagée en salle commune, cabinets de toilettes et salles de bains pour les chambres de maîtres).

    • Certaines ouvertures sont modifiées et des cyprès sont plantés dans le jardin.

    • Les premières photographies du château datent de cette période.

  • 1966 – Rénovations et reconstitution du domaine
    Louis « Ludo » Pector achète le domaine et reconstitue le foncier, qui atteint alors 150 hectares.
    Une longue période de modernisation (trois décennies) s’opère :

    • Aile Est : Surélévation du fenil, création de chambres, percements de fenêtres sur la façade Est et celle de la cour d’honneur.

    • Aile Ouest : Réhabilitation du bâtiment, disparition des écuries et fenils, création de six chambres à l’étage avec percements de fenêtres sur la façade de la cour d’honneur et sur la façade ouest.

    • Corps central : Le bûcher disparaît, remplacé par une cuisine moderne.

XIII. Période contemporaine

  • 2020 – Acquisition par la famille Stalla
    Ludovic « Ludo » Jean-Edouard Stalla et son épouse Claudine font l’acquisition du château d’Artigues.

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